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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Mais, ajoute Rollin, il ne faut pas se contenter « dans la lecture que l’on fait des livres français, d’examiner les règles du langage que l’on ne perdra pourtant jamais de vue ». On doit aussi avoir soin « de faire remarquer la propriété, la force, la justesse, la délicatesse des expressions et des tournures ». Il importe d’être encore plus attentif à « la solidité et à la vérité des pensées et des choses ». À tout le reste on préférera « ce qui est capable de former le cœur, ce qui peut inspirer des sentiments de générosité, de désintéressement, d’amour pour le bien public, d’aversion pour l’injustice et la mauvaise foi ; en un mot, tout ce qui fait l’honnête homme, et plus encore ce qui fait le vrai chrétien[1]. »

À ces considérations générales succède un Essai sur la manière dont on peut expliquer les auteurs français. Ce travail est trop long pour trouver place ici[2], mais nous en recommandons la lecture attentive ; c’est un modèle du genre. Après l’avoir étudié, on est porté à dire avec Rollin : « En faisant tous les jours dans la classe une lecture de cette sorte, il est aisé de comprendre jusqu’où irait le progrès au bout de plusieurs années ; quelles connaissances les jeunes gens acquerraient de leur langue, combien ils apprendraient de choses curieuses, soit pour l’histoire, soit pour les coutumes anciennes, quel fonds de morale s’amasserait imperceptiblement dans leur esprit ; de combien d’excellents principes pour la conduite de la vie ils se rempliraient eux-mêmes par les différents traits d’histoire qu’on leur ferait lire et qu’on leur citerait[3]. » Qui ne voudrait s’attacher à des procédés

  1. Traité des Études, t. Ier, p. 115.
  2. Ibid., p. 117.
  3. Ibid., p. 122.