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UNE PAGE DE PÉDAGOGIE
ROLLIN ET LES PREMIÈRES ÉTUDES DES ENFANTS


Rollin est un des maîtres qui ont le plus aimé les enfants. Pour eux, il a travaillé et il a souffert ; il a donné sa vie et il a été méconnu par un grand nombre de ses contemporains : c’est un de ses titres de gloire.

Nous nous proposons d’exposer ici ce qu’il a tenté, afin de jeter des charmes sur les premières études de l’enfance, tout en développant en elle, dès l’âge le plus tendre, l’intelligence et le cœur. C’est une page de l’histoire de la pédagogie que nous voudrions écrire, un hommage que nous désirons rendre, dans la mesure de nos forces, à un maître vénéré.

Puissent les instituteurs et les institutrices trouver dans cette étude quelques idées utiles !

I
À quel âge doivent commencer les études ?

On se demandait, au xviiie siècle : à quel âge peut-on commencer à faire étudier les enfants ? Deux systèmes, qui avaient pour eux une haute antiquité, étaient en présence.

Point d’études avant sept ans, disait l’un. — Et les motifs ? — Dans les premières années, répondait-on, l’esprit manque d’ouverture pour saisir les leçons des maîtres et le corps d’énergie pour supporter un travail sérieux.

L’autre système, laissait jusqu’à trois ans les enfants entre les bras des nourrices, mais en leur faisant un devoir de