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LES DOCTRINES PÉDAGOGIQUES DES GRECS.

avons admise dans notre introduction ; elle est indiscutable, parce qu’elle repose sur la nature. De plus Aristote marque bien, dans les dernières lignes du passage que nous venons de citer, quelle doit être la tendance générale de l’œuvre pédagogique : c’est, pour ainsi dire, une ascension qui part des bas-fonds de la nature humaine pour s’élever jusqu’au sommet, qu’il ne faut jamais perdre de vue.

Le tempérament de l’enfant est déterminé par celui des parents qui le mettent au monde, et par les conditions dans lesquelles s’est produite la génération même. « Si c’est au législateur à pourvoir, dès le principe, à ce que les enfants apportent en naissant des corps parfaitement bien disposés, il faut d’abord qu’il donne son attention aux mariages, qu’il détermine quand il convient d’autoriser les citoyens à contracter ce lien, et quelles qualités chacun des deux époux doit y apporter… Il y a de l’inconvénient à ce que l’âge des pères soit trop avancé par rapport à celui des enfants, qui ne sont pas encore à même de se rendre utiles à leurs pères, lorsque ceux-ci sont très-vieux, et qui, par la même raison, ne peuvent trouver en eux des défenseurs et des soutiens. Il ne faut pas non plus que l’âge des pères soit trop rapproché de celui des enfants. En effet, une trop grande proximité d’âge est propre à diminuer le respect que les enfants doivent à leurs parents, et l’administration domestique donne lieu à plus de plaintes réciproques. Enfin, cette attention a pour but de donner aux enfants une constitution physique plus appropriée aux vues du législateur[1]. » L’autorité d’Aristote est assez grande en ces matières ; car nous savons que fils d’un médecin célèbre, il fut lui-même profondément versé dans les connaissances

  1. Polit., p 249 et 250.