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REVUE PÉDAGOGIQUE.

de choses, ils demandent à Sa Majesté d’y pourvoir. La proposition de M. Kuyper fut appuyée par un-grand nombre d’orateurs, qui représentèrent le projet de loi Kappeyne comme « une nouvelle attaque à la religion chrétienne, à la dynastie, à l’existence nationale ». La pétition fut adoptée à l’unanimité des voix moins une.

Aussitôt des comités s’organisèrent dans toutes les villes, dans tous les villages ; une agitation formidable se fit contre le projet de loi, au nom de la religion menacée. On verra tout à l’heure le résultat de cette campagne.

La pétition de M. Kuyper ne fut pas la seule. De toutes parts les adversaires du projet de loi recueillirent des signatures pour en demander le rejet. Cent cinquante mille catholiques convoyèrent des pétitions aux Chambres et au roi ; plusieurs consistoires, quelques associations, et un très-grand nombre de particuliers en firent autant de leur côté.

Mais M. Kappeyne, résolu à ne céder ni aux demandes des radicaux qu’il trouvait soit prématurées, soit exagérées, ni à la pression des partis conservateurs, défendit avec fermeté son œuvre devant la seconde Chambre, et le projet de loi, amendé seulement sur quelques points secondaires, fut définitivement adopté dans la séance du 48 juillet, par 52 voix contre 30.

La pétition de M. Kuyper, revêtue de 304,000 signatures ; fut alors présentée au roi : le parti orthodoxe espérait que ; devant cette imposante manifestation, le‘souverain refuserait sa sanction à la loi nouvelle. Mais le roi se borna à renvoyer la pétition au ministère : et la Chambre haute avant à son tour adopté à une grande majorité le projet voté par la seconde Chambre, la loi Kappeyne reçut la sanction royale.