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REVUE PÉDAGOGIQUE.

II. — LEÇONS PRATIQUES.


LA SCIENCE AGRICOLE À L’ÉCOLE PRIMAIRE.


Pour exercer habilement un état, il faut en avoir fait un sérieux apprentissage. Dans la grande majorité des cas, ce noviciat comporte des connaissances théoriques plus ou moins étendues, ainsi que l’éducation spéciale de la main, du pied ou de tout autre organe. Le chirurgien doit acquérir du sang-froid et de la dextérité ; mais il est tenu aussi de connaître exactement la structure des diverses parties du corps humain. L’habile charpentier sait manier la hache et la bésaiguë ; mais il est indispensable qu’une étude sérieuse de la géométrie, du dessin et de la résistance des matériaux lui permette de déterminer avec précision la forme et les dimensions des pièces d’un assemblage. Si le ferblantier ne connaît que l’usage des outils de son état, il lui faut de longs tâtonnements et des essais coûteux pour établir un modeste ustensile de ménage. On en peut dire autant du maçon et du tailleur, du tisserand et du teinturier, de l’horloger et de l’ébéniste. Il y a plus : la préparation intellectuelle doit être d’autant plus sérieuse que la profession a pour objet de faire subir à la matière première du plus grand nombre de transformations ; c’est ainsi que le fabricant de sucre ou d’alcool de betteraves s’exposerait à de cruels mécomptes, si les sciences physiques ne le guidaient constamment dans ses délicates opérations.

Parmi les diverses professions, il en est une qui intéresse