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L’EXPOSITION UNIVERSELLE.

dépit du sens étymologique du mot, est chez l’homme, à tout âge, le vrai principe et la vraie source de l’activité, L’enfant est un petit homme, il n’échappe pas à la loi commune. Aussi les instituteurs sérieux, et à leur tête le bon Rollin, se sont-ils préoccupés à juste titre de cette partie si essentielle de la pédagogie. L’émulation est le moyen qui s’offre le plus naturellement ; mais elle a ses dangers et ses bornes. Les Anciens, qui sont un peu nos maîtres en tout, surexcitaient chez l’enfant l’amour de la patrie, de ses institutions, de son sol, de son histoire ; ils avaient fait de ce sentiment le nerf de l’éducation publique. L’attachement filial lui-même, le respect pour les vieillards et pour les magistrats, l’obéissance aux lois n’étaient que des dépendances et des corollaires de ce grand amour de la patrie. De nos jours, aux États-Unis, en Allemagne ; toutes les écoles sont animées de ce souffle et, grâce à cette impulsion, une sorte de feu sacré se communique à tout le régime scolaire. Ce moyen est peut-être d’un emploi plus difficile dans un pays où chaque génération semble prendre à tâche de se séparer des précédentes ; cependant nous ne pouvons ni ne devons y renoncer, et tout maître qui comprend sa mission saura bien saisir ou faire naître les occasions d’exciter dans l’âme de ses élèves cette généreuse ardeur. C’est là le ressort puissant qui suscite le zèle, produit le travail et qui, joint à l’émulation scolaire, triomphe des obstacles. « Vincet amor patriæ, laudumque immensa cupido. »

Il serait dommage que l’on pût traiter de chimérique le point de vue que j’envisage ici. Ennoblissons l’école, au lieu de la ravaler à un pur apprentissage mécanique. Je voudrais donc que nos instituteurs, dans l’énoncé qu’ils présenteront des moyens employés par eux pour porter