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REVUE PÉDAGOGIQUE.

par le suffrage direct des citoyens et dont les attributions sont parfaitement définies par la loi ; ils ont seulement pour mission de veiller et de concourir, chacun dans son domaine propre, à l’exécution de la loi.

Un autre caractère saillant du système d’éducation publique en Californie est la nomination, par le suffrage universel, des officiers chargés de la diriger. En étudiant le système électif, il faut considérer deux choses : la qualité des officiers élus et la durée de leur mandat. Sur chacun de ces points des objections se sont produites ; je ne puis les discuter ici. Je me borne à dire que, malgré quelques abus, les choix sont généralement bons ; il est certain notamment que les surintendants de l’instruction publique ont toujours été élus parmi les maîtres les plus distingués ; c’est à leur initiative, à leurs lumières, à leurs efforts incessants que la Californie est redevable de son système d’éducation populaire. Quant à la durée du mandat, variable de 2 à 4 ans, de bons esprits la considèrent comme trop courte et voudraient la voir prolongée.

Quoi qu’il en soit, ce que j’ai rencontré et ce qui m’a frappé chez ces administrateurs élus et temporaires, c’est d’une part, leur zèle et les efforts qui en sont la conséquence, d’autre part, leur indépendance relative et la dignité professionnelle qui en résulte.

Les Californiens pensent qu’il ne suffit pas de rendre l’instruction gratuite et qu’il faut encore la mettre libéralement à la portée de tous. Aussi ont-ils dépensé en 25 ans de 1852 à 1877, pour les besoins courants des écoles publiques, la somme de 137,880,000 francs. Pour l’année 1877, les dépenses se sont élevées à 13,835,000 francs, ce qui fait 91 fr. 20 c. par élève inscrit dans les écoles publiques et 145 francs par élève assidu. Cette somme payée par