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LES ÉCOLES EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

Il nous reste à parler des logements des maîtres, pour en avoir fini avec les grandes divisions intérieures de l’école.

L’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, ne logent à l’intérieur aucun maître, aucun directeur de leurs écoles primaires urbaines. La Hollande et la Belgique logent un directeur, mais cette disposition n’est pas générale et tend à disparaître. La France loge en principe le directeur et les adjoints de chaque école.

On comprend très-bien que, dans les écoles rurales les maîtres soient logés à l’école ; la difficulté de leur trouver un logement convenable dans le village, la nécessité d’avoir un gardien à l’école, laquelle, presque toujours, renferme en même temps la mairie, justifient cette disposition. Mais, en revanche, on ne peut reconnaître les avantages et l’utilité qu’elle offre aux écoles urbaines. Dans ces dernières, les élèves arrivent le matin et s’en vont le soir ; du soir au matin, l’école reste donc vide ; il n’y a, par conséquent, aucun rapprochement possible à établir entre une école primaire et les autres établissements d’instruction.

La Belgique, qui loge ses maîtres, ne veut pas, même dans les écoles rurales, que le logement ait aucune communication avec l’école ; le maître doit sortir de chez lui pour aller faire sa classe. On a ainsi voulu remédier aux graves inconvénients qu’entraîne cet abus du logement : maîtres retirés dans leurs appartements aux heures des leçons, élèves chargés du ménage de leurs maîtres, devenant ainsi leurs domestiques ; toute une école témoin de querelles intestines qui ne doivent pas sortir de l’enceinte du foyer, de détails intérieurs, de scènes intimes qui font perdre au maître le respect dont il a si grand besoin aux yeux de tous.

Quant à la dépense, et c’est là un grave abus sur lequel il faut insister, voici ce qu’elle est : un groupe scolaire complet semblable à celui de nos grandes villes, c’est-à-dire composé d’une école de garçons, d’une de filles et d’un asile, contient sept logements. À cause des mesures spéciales dont l’emploi est nécessaire afin de prévoir, dès les fondations, une distribution en logements de l’étage supérieur, mesures inutiles aux étages intermédiaires, la dépense de ces logements s’élève au cinquième