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VISITE A QUELQUES ÉCOLES NORMALES.

lequel il doit écrire tout au long ses leçons, avec demandes et réponses, et cela d’après un plan fait avec soin. J’ai vu de ces cahiers, dans lesquels les leçons étaient remarquablement bien préparées. Les Wurtembergeois pensent que leur méthode est préférable à la méthode prussienne. Elle doit naturellement introduire plus d’ensemble dans les exercices ; mais la méthode prussienne me paraît préférable, en ce qu’elle oblige tous les maîtres à se familiariser avec l’enseignement primaire et à s’occuper de pédagogie.

Dans les autres écoles normales, on consacre moins de temps à ce côté pratique de la pédagogie. À Zurich, j’ai trouvé une organisation particulière. Là, un élève doit seul, durant toute une semaine, sous les veux du titulaire, diriger une école modèle divisée, conformément à la loi, en six classes, occupées séparément. C’est une tâche difficile. César ne dictait qu’à quatre en styles différents. L’élève en question ne reste qu’un quart d’heure dans chaque classe pour une leçon d’une heure et demie, et dix minutes pour une leçon d’une heure. D’après cette organisation, les enfants écrivent les cinq sixièmes du temps qu’ils passent à l’école. Ordinairement, ils font une composition sur la leçon qu’ils viennent de recevoir, ce qui les exerce à l’art d’écrire. Il est notoire que cette organisation est trop compliquée et que les enfants sont trop occupés par l’écriture. À Nancy, les élèves-régents sont employés, à tour de rôle, dans l’école annexe (école modèle), à côté du titulaire. Nous avions le même système à Peseux, mais après mon retour je l’ai modifié. Au lieu d’envoyer nos élèves enseigner comme moniteurs à côté du maître de l’école modèle, je leur fais donner, à tour de rôle, une leçon sous mes yeux en présence de leurs condisciples. Cette leçon doit