Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/360

Cette page n’a pas encore été corrigée
350
REVUE PÉDAGOGIQUE.

et, par conséquent, d’un produit médiocre. Le mot professionnel entraînait donc à sa suite dans l’opinion une idée d’infériorité qui aurait été pour cet enseignement une marque peut-être indélébile. Mieux vaut qu’il n’ait pas survécu officiellement.

Sous le ministère de M. Fortoul, en 1859, se produisit la bifurcation. On se rappelle que, dans ce système, les divisions littéraires et les divisions scientifiques se formaient après les classes de grammaire, se développaient parallèlement, en se touchant sur quelques points restés communs, et se fondaient au terme des études dans la classe de logique. Cette combinaison d’un homme d’esprit, qui n’était pas homme du métier, présentait dans la pratique trop de complication pour durer. Du reste, elle n’intéressait pas les classes moyennes proprement dites. Ce ne fut que six ans plus tard, sous le ministère de M. Rouland, que la question fut mise à l’ordre du jour et replacée sur son véritable terrain. Mais quant à la dénomination qui conviendrait à ce malheureux enseignement, on n’est pas plus fixé que trente ans auparavant. Les rapports et les discours du ministre font reparaître tour à tour tous les noms jusque-là essayés ou agités d’enseignement professionnel, spécial, pratique, usuel, moyen, intermédiaire, moderne, avec une préférence, à ce qu’il semble, pour l’appellation plus nouvelle d’enseignement secondaire français. Le mot de colléges français eût pu réussir dans le grand public. Il excita une certaine émotion au sein de l’Université. Non sans raison, il faut le reconnaître. L’étude du latin dans les lycées et les colléges n’étant qu’un instrument de développement intellectuel, le seul moyen sûr jusqu’ici d’arriver à une possession intime et profonde de la langue et de la littérature françaises, pourquoi les