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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE SUPÉRIEUR.

par la force des choses, avaient été amenés depuis longtemps déjà à établir des divisions dites de français et de commerce. Mais ces divisions, composées d’éléments hétérogènes, confiées aux premiers maîtres venus, sans programmes gradués, sans buts déterminés, faisaient pauvre figure. Ce n’était pas là un organisme régulier. Pour relever ce chétif enseignement, il lui fallait d’abord un nom qui le constituât. C’est alors que fut agité le nom d’intermédiaire. Si M. Saint-Marc Girardin n’a pas inventé le mot, qu’on rencontre déjà avant 1838, il en fut le patron et l’avocat dans deux livres de la plus agréable lecture, aussi judicieux que spirituels, qu’on ne lut pas assez ou qu’on oublia trop vite[1]. Bien qu’il revienne souvent dans les rapports des commissions, les préambules des projets de loi, etc., le mot ne fit pas fortune. On s’en explique les raisons. À un point de vue, l’enseignement dont il s’agit est bien intermédiaire entre le primaire et le secondaire, étant inférieur à l’un et supérieur à l’autre ; mais, en fait, il n’est pas le centre d’un tout dont les trois parties seraient solidaires entre elles. : si l’enfant, en quittant l’école primaire, peut passer à l’école intermédiaire, il ne peut en sortant de celle-ci entrer au collége ; l’enseignement intermédiaire, qui est le degré supérieur des études primaires, ne se prête aucunement à être comme le degré inférieur des études classiques. Le mot intermédiaire n’était donc juste en effet que par un côté ; puis, il répugnait par je ne sais quel air maussade. En somme, ne contenait-il pas assez de justesse pour être adopté, et comme tant d’autres mots désagréables

  1. De l’instruction intermédiaire et de son état dans le midi de l’Allemagne. — De l’instruction intermédiaire et de ses rapports avec l’instruction secondaire.