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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN BELGIQUE.

école était, dans le Luxembourg, subordonné à une permission officielle. Ici, c’était le clergé qui concédait ce privilége, là l’administration laïque ; ailleurs, cette autorisation était accordée de concert par l’autorité ecclésiastique et le pouvoir civil.

»… Le régime français fonda l’Université impériale. La direction exclusive de l’instruction fut attribuée au gouvernement. Jusque dans le plus humble de nos villages, nul ne put ouvrir une petite école primaire, comme on disait alors, sans un octroi du grand maître de l’Université de France.

» Le gouvernement des Pays-Bas, à son tour, soumit à des restrictions sévères le droit d’enseigner.

» 1830 vint secouer toutes ces entraves. Depuis lors, les mesures préventives ont disparu. Tous les Belges sans distinction jouissent de la liberté de l’enseignement. Le mouvement individuel comme celui des associations peut se produire partout et dans la plus parfaite indépendance ; les écoles primaires de l’État sont elles-mêmes organisées par la loi.

» Eh bien, à toutes ces époques et sous tous ces régimes si divers, les écoles dans les localités qui forment aujourd’hui la province de Luxembourg furent très-nombreuses.

»… Je me borne à invoquer la première statistique régulière qui a été dressée ici sur l’instruction primaire. Elle remonte à 1817. Nous possédions alors 330 écoles ; en 4842, nous en comptions 465, en 1862, 462.

» Si nous rapprochons ces chiffres du nombre de communes ayant une existence propre à ces trois époques, nous trouvons, à la première, cinq écoles sur quatre communes et, à la seconde comme à la troisième, cinq écoles sur deux communes.