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REVUE PÉDAGOGIQUE

que curieuses d une autorité qui a largement contribué non-seulement à faire arriver notre province au rang presque privilégié qu’elle occupe, mais encore à l’y maintenir.

Dans son discours prononcé le 5 juillet 1864 à la séance à ouverture du Conseil provincial, M. Charles Vandamme, gouverneur du Luxembourg, examine ce qu’était dans cette province l’enseignement primaire avant le régime actuel, et de cet examen, qui avait pour objet la partie du pays la plus avancée, il est permis de conclure à ce qu’était l’enseignement dans le restant du royaume.

Voici comment s’exprime l’honorable gouverneur :

« La question de l’éducation populaire est de date moderne. Jadis, ce que nous appelons la nation était une élite. La puissance et la vie publique presque entière étaient dans les mains de cette élite très-restreinte. Les classes inférieures en semblaient à jamais exclues. On songeait peu à les instruire. L’idée seule de la diffusion générale de l’instruction faisait naître en beaucoup d’esprits une sorte de malaise et de crainte.

» Aujourd’hui, tous les efforts peuvent se proposer tous les buts. La richesse, les honneurs, l’élévation et l’influence sous toutes les formes sont devenus le patrimoine universel. L’instruction et le travail sont, pour chacun, le moyen légitime de conquérir son lot dans ce bien commun : de sorte que l’égalité sainement entendue, la sage pratique de la liberté, l’avancement dans toutes les voies, la culture morale et l’instruction, tout cela se tient, et, au fond, tout cela n’est qu’un.

» Le principe qui a successivement constitué l’instruction primaire a suivi, pour ainsi dire, pas à pas les modifications survenues dans l’organisation même du pays.

» Sous la domination autrichienne, le droit d’ouvrir une