apprécier la situation réelle que celle dont nous venons de résumer les résultats. En effet, comparer entre elles les écoles, c’est comparer des unités dissemblables, c’est rapprocher des objets qui diffèrent autant par les quantités que par les qualités. Telle école a une classe, telle autre en a six ou huit ; telle école de hameau est une réunion de dix ou douze enfants confiés à un maître, à une maîtresse sans titre ; et dans la statistique cette humble classe comptera précisément autant qu’une école de cinq ou six cents élèves dirigée par un personnel d’élite.
C’est donc à bon droit que, pour se rapprocher de l exactitude absolue qu’on n’atteint jamais, les statisticiens s’efforcent aujourd’hui de prendre pour base de leurs évaluations non plus le nombre d’écoles mais le nombre de classes ou ce qui dans la pratique est presque synonyme, le nombre d’instituteurs et d’institutrices.
Relisons donc rapidement d’après ces nouvelles données les tableaux de M. Bert.
Nous avions
En 1840 40,743 instituteurs et institutrices publics.
En 1863 70,434 » »
En 1876 79,371 » »
soit, en arrondissant les nombres pour en avoir une idée plus
nette, 80,000 maîtres et maîtresses pour 60,000 écoles publiques.
En admettant, comme on l’a fait jusqu’ici, mais par
des données purement approximatives, que la population
en âge de fréquenter les écoles primaires soit égale à un peu
moins de 15 pour cent de la population générale, les écoles
publiques auraient en moyenne 1 maître pour 50 ou
55 enfants en âge scolaire.
Les renseignements relatifs au personnel de l’enseignement libre sont moins faciles à recueillir. M. Bert n’a pu