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REVUE PÉDAGOGIQUE.

occupés précédemment, ne peuvent avoir commis d’erreur, il est juste de reconnaître que la salubrité d’une salle dépend, quelque parfaitement ventilée qu’elle soit d’ailleurs, de bien des conditions, telles que sa bonne tenue, son nettoyage, son balayage, son aération et la propreté des élèves ; peut-être même, si ces conditions se trouvaient convenablement remplies, le choix du mode de ventilation n’offrirait-il plus alors qu’un intérêt secondaire.

Un récent ouvrage d’hygiène publié à l’étranger prescrit, comme moyen propre à assurer la ventilation, « de pratiquer au sommet des murs de la classe des ouvertures multipliées d’un diamètre convenable, et d’en percer d’autres au niveau du plancher ; celles du bas, dit l’auteur, donneront entrée à l’air pur, celles d’en haut serviront d’issue à l’air vicié ». Ce système, on le comprend, est d’une excessive simplicité et repose uniquement sur le bon vouloir de l’air pur et sur celui de l’air vicié, que la force du raisonnement, sans doute, obligera à obéir à la manœuvre nécessaire.

Un maître d’école de Hambourg auquel nous demandions un jour comment il ventilait sa classe, se contenta, pour réponse, d’aller ouvrir une fenêtre ; ce brave homme confondait aération avec ventilation. Mais il avait réfléchi et savait que dans la plupart des cas : il suffit, pour qu’une classe soit salubre, exempte de cette odeur qu’on retrouve dans toute école, si bien qu’on la croit faire partie intégrante de tous les établissements scolaires, de tenir chaque classe en parfait état de propreté, de la balayer, de l’épousseter avec soin, de supprimer les dépôts d’habits et de provisions qui s’y font parfois, d’exiger que les enfants aient le corps et les vêtements propres, et, enfin… d’ouvrir les fenêtres dès que la leçon est interrompue et que les élèves sont dehors.

On s’étonnera peut-être que des précautions si simples, si faciles et si importantes soient presque toujours négligées ; cela tient à plusieurs causes : d’abord à ce que beaucoup d’écoles n’ont pas d’agents, de serviteurs spécialement et uniquement chargés d’assurer le bon état des salles ; qu’aussitôt la classe finie, maîtres et élèves se hâtent de partir sans souci du lendemain, à ce point que souvent, pendant toute la durée des vacances, les fenêtres des classes restent fermées.