Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/282

Cette page n’a pas encore été corrigée
272
REVUE PÉDAGOGIQUE.

dessus du plancher, afin d’intercepter aux enfants la vue de l’extérieur.

La chaire du maître est un monument et occupe l’axe du fond de la classe.

Le poêle est dans un angle, avec un long tuyau noir qui suit le plafond et sent mauvais.

Les élèves sont assis sur des bancs sans dossiers à 4, 5 ou 6 places, les grands à côté des petits, sans aucune distinction.

En Angleterre[1], les écoles publiques se divisent, d’après le mode d’enseignement qui y est suivi, en écoles dites Prussiennes et en écoles dites Anglaises. La raison de la première dénomination appliquée à des écoles disposées comme le sont les nôtres, n’est pas connue, et je n’ai jamais, à cet égard, obtenu de réponse satisfaisante.

Quant aux écoles dites Anglaises, elles se rapprochent de ce qu’étaient nos écoles mutuelles d’autrefois. Les élèves y sont distribués par divisions, de 100, par exemple, réunis tous dans la même salle. Cette division est dirigée par un maître (teacher) et comprend 5 groupes de chacun 20 élèves, ayant à leur tête un élève-maître (head teacher). Le maître en chef (pupil-teacher) réunit sous sa direction les différentes divisions de l’école. Les groupes sont séparés entre eux au moyen d’une tenture ou d’une cloison mobile. Chaque élève-maître se tient debout devant son groupe, chaque maître devant sa division, et le maître en chef va d’une division, d’un groupe à l’autre. Quand le maître fait une leçon commune pour toute la division, les tentures se relèvent ou les cloisons disparaissent.

En Allemagne, les classes diffèrent des nôtres par une meilleure installation, par des dimensions plus restreintes et le moins grand nombre d’élèves qu’elles contiennent, nombre qui dépasse rarement 20 ou 30. Le nombre et la dimension des fenêtres sont mathématiquement calculés d’après le nombre d’élèves. Ceux-ci occupent des bancs à deux places.

On sait quel développement la myopie a pris en Allemagne ; afin, non pas de remédier au mal, ce qui ne parait

  1. Les écoles publiques en France et en Angleterre, par Félix Narjoux. Paris, 1877.