Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/268

Cette page n’a pas encore été corrigée
258
REVUE PÉDAGOGIQUE.

Le voyage du Havre a bien été, comme on le voit, un voyage d’instruction. Mais pour qu’il conservât le caractère d’une récompense, il fallait que l’agréable y fût mêlé à l’utile. Cette condition a été remplie par un ensemble de promenades quotidiennes. Les environs immédiats où rapprochés du Havre en présentent de très-belles : Sainte-Adresse, la côte d’Ingouville, Harfleur, Montivilliers au nord, Ja route de Trouville à Honfleur au sud. Elles ont été goûtées comme elles le méritent. Mais le vœu unaninfe appelait les promenades en bateau. Bien peu de ces jeunes gens connaissaiont d’autre navigation que celle de la Seine entre Paris et Saint-Cloud. Et d’ailleurs, comment séjourner dans un port sans aller sur mer ? Les traversées du Havre à Rouen, à Trouville, à Caen, et de Honfleur au Havre, ont pleinement satisfait un désir si légitime. Dans ce dernier trajet on a même rencontré, sans courir de danser, une occasion de sentir de près les colères de l’Océan, que les plus grands élèves avaient jusque-là trouvé trop calme.

Mais il ne faudrait pas croire que ces excursions aient été de simples parties de plaisir, stériles pour l’intelligence de nos touristes. Que de notions d’histoire, d’archéologie, d’architecture, recueillies, avec laide des guides ou au hasard d’une conversation, en passant devant des endroits célèbres, comme Jumiéges, ou en visitant les monuments de Rouen ! On dessine beaucoup dans les écoles municipales : elles préparent des artistes industriels et des architectes. C’est dire qu’une promenade à travers une des villes de France les plus riches en édifices anciens et admirables, ne peut pas ne pas laisser des traces durables dans l’esprit des élèves de ces établissements. Quant à l’effet moral produit sur eux par les beautés de la nature, leur âge nous défend