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LA PÉDAGOGIE FRANÇAISE.

tion, assurément c’est lorsqu’elle s’applique à cette portion de la société qui ne fait pas les lois, mais, ce qui est peut-être plus, qui crée les mœurs. »

Ce principe posé, mais non suivi d’effets, ce sera le titre d’honneur de M. Duruy de lavoir fait entrer dans l’ordre des réalisations pratiques, et s’il reste encore à faire quelque chose, son nom n’en sera pas moins méritoirement associé à la loi du 10 avril 1867. Je ne puis me dispenser de rappeler l’instruction adressée aux recteurs[1] et dans laquelle était émise pour la première fois l’idée des classes de persévérance, non pas uniquement, mais très-particulièrement, pour les jeunes filles. :

Il est malheureusement entré dans les mœurs du pays que l’école primaire soit abandonnée par ses élèves dès qu’ils ont fait leur première communion, c’est-à-dire vers leur douzième année, tandis qu’ils ne la quittent, dans les pays protestants, qu’entre quinze et seize ans, époque de leur grand acte religieux, la confirmation. Il est bien à souhaiter qu’on puisse reprendre au profit de l’école, sinon pour tous les enfants, au moins pour un certain nombre d’entre eux, moins pressés -de gagner un mince pécule, ces trois ou quatre années où les forces physiques ont encore besoin d’être ménagées, et dans lesquelles l’esprit serait muni de connaissances qui ne courraient plus le risque d’être oubliées, comme il arrive trop souvent pour celles de l’école primaire. L’enseignement religieux a le catéchisme de persévérance, qui ne laisse pas s’égarer et se perdre les fruits des premières instructions : il nous faudrait aussi des classes de persévérance… Ces classes de persévérance ne nécessiteront ni des méthodes nouvelles ni de nouveaux programmes, puisqu’on n’y enseignera que les matières dites facultatives. Or, pour ces études que la loi du 15 mars 1850 a énumérées, que celle du 2 juin 1865 a précisées et accrues, il existe des instructions toutes rédigées, des programmes tout faits : ce sont ceux des écoles normales et des premières années de l’enseignement spécial ; il suffit d’y puiser. Pour les filles, il faudrait qu’elles pussent apprendre

  1. 30 octobre 1867.