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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Il n’est point ici question de l’histoire de France, dont les notions n’ont pris place parmi les matières obligatoires qu’à partir du 10 avril 1867 ; mais les conseils donnés pour l’enseignement de l’histoire sainte lui sont applicables, et d’ailleurs la méthode avait déjà été tracée pour l’enseignement de l’histoire considérée comme matière facultative.

C’est l’histoire de leur pays qui doit surtout fixer l’attention des écoliers, et ils ne doivent y être préparés que par des aperçus sommaires des temps qui ont précédé. L’histoire nationale elle-même doit se résumer pour eux dans quelques époques principales, et dans la vie de quelques grands hommes autour desquels viennent se grouper les existences secondaires. De longues séries de dates, de stériles nomenclatures, des faits insignifiants ne laisseraient rien dans leur esprit. Pour les enfants des écoles populaires, l’histoire n’a de valeur qu’à la condition d’être un véritable cours de morale pratique…[1]

Ajoutons, et de patriotisme. Est-ce donc que cette pensée était étrangère au législateur de 1854 ? Non, sans doute ; c’est que nous ne croyions pas avoir besoin, à cette date, d’entretenir par l’admiration cette flamme généreuse dans le cœur de nos enfants.

D’autres instructions sont venues ultérieurement compléter celles que nous venons de citer, les unes concernant l’enseignement agricole et les idées protectrices, d’autres la gymnastique, les cours d’adultes, d’autres enfin plus spécialement relatives à l’instruction des filles, trop négligée ; La loi de 1850 avait très-imparfaitement comblé la lacune que présente à cet égard celle de 1833.

Si l’instruction primaire, écrivait le ministre en 1854[2], peut être considérée commie un puissant instrument de civilisa-

  1. Circulaire du 31 octobre 1834.
  2. Même circulaire.