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REVUE PÉDAGOGIQUE.

V

Si les États-Unis sont remarquables par le nombre de leurs publications pédagogiques, ils ne se distinguent pas moins par l’importance des sommes qu’ils dépensent pour leurs écoles. En 1871, le revenu des écoles était de plus de 320 millions de francs ; il a dépassé 450 millions en 1873[1]. Avec une population qui était d’environ 40 millions d’individus à cette époque[2], c’est une proportion de plus de 10 francs par tête d’habitant : nous ne dépensons guère que le tiers de cette somme en France.

Il est vrai qu’aux États-Unis les enfants, proportionnellement à l’ensemble de la population, sont plus nombreux qu’en France et qu’ils restent à l’école jusqu’à un âge plus avancé. On y compte environ 10 millions d’enfants de 6 à 16 ans : ce qui représente une dépense de 45 francs par tête d’enfant pouvant fréquenter l’école. Nous dépensons à peine la moitié en France. Il y a même des États, comme l’Illinois, le Rhode-Island, le Connecticut, le Nebraska, où la dépense effective dépasse 50 francs par élève présent dans les classes et il y en a même un, le Massachusetts, où elle s’élève à plus de 100 francs par tête. Cette énorme dépense exige de la part des populations de grands sacrifices ; qu’elles soient prélevées par des taxes sur les habitants ou qu’elles aient pour origine des donations en

  1. 80 millions de dollars pour les 35 États (sur 38) qui avaient envoyé des documents sur ce sujet, et 844,000 dollars pour 10 territoires.
  2. 38 1/2 millions en 1870, à l’époque du recensement. M. Fr. Walker, directeur du recensement, estime dans son ouvrage intitulé « Statistical Altas of the United States », que la population devait être de 41,700,000 individus en 1873 ; mais le chiffre nous paraît, à cause de la crise, un peu trop élevé.