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LES ÉCOLES AUX ÉTATS-UNIS.

de l’autonomie communale. Le gouvernement fédéral, c’est-à-dire le gouvernement central, qui a une puissance très-étendue à certains égards, ne possède que les pouvoirs expressément énoncés dans la Constitution ; hors de là son action est nulle. Les gouvernements des trente-huit États qui composent l’Union n’exercent également que les pouvoirs déterminés par la Constitution particulière de chacun de ces États. L’autorité publique procède d’une sorte de délégation de la liberté individuelle, qui s’est dépouillée de ses droits au profit de la communauté et qui ne l’a fait que dans la mesure strictement nécessaire au mécanisme de la vie sociale[1].

Les politiques américains regardent ce système comme la sauvegarde de leur liberté ; « c’est ainsi, dit l’un d’eux, qui écrit pour la jeunesse[2], que le peuple s’accoutume à gérer directement, autant que possible, ses intérêts locaux et privés, en abandonnant seulement les affaires d’un intérêt plus général aux soins de gouvernements plus éloignés et nécessairement représentatifs, tels que celui de l’État et celui des autorités fédérales. Ainsi se fait l’éducation politique et se conserve l’esprit d’indépendance ».

II

Dans les dix-huit articles de la Constitution qui déterminent les pouvoirs du Congrès et dans les amendements qui l’ont complétée ultérieurement, l’instruction publique n’est pas comprise. Donc le gouvernement des États-Unis n’a pas d’autorité sur cette matière.

  1. « Les pouvoirs qui ne sont pas conférés aux gouvernements des États-Unis par la Constitution ou qui ne sont pas interdits aux États particuliers par la Constitution sont réservés aux États particuliers ou au peuple », 10e amendement à la Constitution.
  2. Politics for young Americans, by Charles Nordhuff, 1876, p. 125.