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REVUE PÉDAGOGIQUE.

par la lecture suivre le mouvement des idées afin de former sa propre opinion. À l’époque où les premiers fondateurs de la République travaillaient à lui donner sa constitution définitive, Washington disait devant le Congrès : « Dans tout pays, l’instruction est le fondement le plus sûr du bonheur public ; mais, chez un peuple où les mesures adoptées dépendent autant qu’aux États-Unis des idées dominantes, l’instruction est indispensable. » Depuis lui, cette pensée a été mille et mille fois reproduite ; elle l’est encore chaque jour. « Si, pour soutenir nos écoles, disait naguère le surintendant de l’éducation dans l’Ohio, nous n’hésitons pas à frapper les contribuables de lourds impôts, c’est parce que nous sommes convaincus que la sécurité de l’état et la stabilité de l’ordre social dépendent de la diffusion générale des lumières et des vertus, fruits d’une bonne éducation ». M. Eaton écrivait dans son rapport sur l’État de l’enseignement en 1873 : « Lorsque les esprits éminents des pays étrangers virent que l’Union était rétablie et qu’elle s’était relevée malgré les commotions de la guerre civile que les monarchistes avaient considérées comme devant être certainement fatales, à elle et au système de gouvernement républicain, ils furent plus généralement portés à admettre cette vérité, à savoir que l’éducation avait été la principale cause du salut public, comme elle-est la principale cause du progrès national. »

Une nation à laquelle deux des sentiments les plus puissants de la vie sociale, la religion et le patriotisme, commandent d’instruire ses enfants, et qui a l’habitude de déployer une grande énergie pour exécuter ce qu’elle a une fois bien conçu, à dû certainement obtenir des résultats qui indépendamment de toute autre considération, méritent de fixer l’attention des pédagogues européens.