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REVUE PÉDAGOGIQUE.

ments même des personnages, et cela par toutes sortes d’inductions auxquelles on ne s’attendrait pas.

Nous donnerons dans un prochain numéro un exemple de ces rédactions sur images par des enfants de 8 à 9 ans.

B. Berger.
Inspecteur de l’instruction primaire
à Paris.

LES GLOBES, LES CARTES ET LES TRACÉS AU TABLEAU NOIR.


Il n’y a pas longtemps encore, quand on voulait enseigner à un enfant la géographie, on lui mettait entre les mains un livre, n’importe lequel, et on le lui faisait apprendre page par page ; parfois on ouvrait un atlas, on montrait une carte, un globe très-rarement. De plus, après quelques notions générales, rapides et incomplètes, on étudiait des pays souvent très-éloignés ; au lieu de se placer en France, on se plaçait en Russie par exemple. Je me souviens d’un charmant enfant qui me présentait un jour son livre avec désespoir : « Je ne retiens pas, je ne retiens pas,» disait-il ; il avait à réciter les golfes européens de l’océan Glacial ; les noms l’effrayaient, et il épelait avec terreur surtout celui de Kandalaskaia. Nous n’en sommes plus là heureusement ; les livres servent seulement à donner des indications ; les maîtres enseignent sur des globes, sur des cartes, cartes à la main ou cartes murales : ils apprennent aux enfants à dessiner les pays qu’ils doivent connaître et sur le papier et sur le tableau ; ils manient eux-mêmes la plume, le crayon et la craie : et au lieu de