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ORGANISATION DE L’ENSEIGNEMENT SÉLECTIF

sorte de démonstrations — voilà le programme de l’auditorium. Il est élaboré par un comité formé d’instituteurs[1].

Je ne parlerai pas de l’organisation de la discipline morale et sociale, car cela n’entre pas dans notre sujet. Je mentionnerai seulement que, contrairement à ce qu’on devrait attendre d’une organisation où élèves et instituteurs changent continuellement, elle est très développée, étant basée sur la solidarité et la coopération entre les élèves. Elle est présentée comme un modèle par plusieurs rapporteurs et en premier lieu par Dewey. Ce que tous nous rapportent, sans exception, c’est que les enfants aiment leur école et qu’ils s’y sentent heureux.

Voilà un cadre assez large et assez souple pour ne pas entraver l’épanouissement des individualités infantiles. Les éducateurs de Gary ont-ils en fait atteint leur but ? Quelques faits rapportés dans le livre de Flexner et Bachman semblent nous montrer qu’il n’en est pas ainsi.

Voici ce qu’ils disent[2] : Dans une classe de l’école Frœbel composée de 31 élèves il n’y avait que 2 heures, sur les 7 heures de la journée de travail, pendant lesquelles tous les enfants étaient présents, c’étaient Fa leçon de gymnastique et la leçon d’anglais. Pour le reste il y avait des changements continuels. 23 élèves ne faisaient pas de musique, 7 n’allaient pas à la leçon d’histoire, 4-élèves n’allaient pas à la sale des réunions et ainsi de suite, ces heures étant par eux consacrées à d’autres exercices. On pourrait croire qu’on avait ainsi mieux adapté l’enseignement à leurs aptitudes. Les auteurs trouvent qu’en fait c’était une affaire de pur hasard ou d’arrangement administratif. Car ni instituteurs, ni supérieurs, ni enfants interrogés ne savaient donner des raisons de ces changements d’horaire. Et les auteurs font cette remarque très juste que souplesse ne veut pas dire caprice ou hasard.

Ces effets fâcheux sont-ils imputables au système ? D’accord avec les auteurs cités, je ne le pense pas. Un plan d’éducation ne peut pas être une affaire administrative. Et cependant il ne peut pas en être autrement si ce plan est trop vaste. Si l’on se

  1. Flexner et Bachman, p. 170.
  2. Flexner et Bachman, p. 415.