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REVUE PÉDAGOGIQUE

écoles dans un local fait pour une seule. Et ce ne sont pas deux écoles de « demi-journée » qui se succèdent — ce qu’on pratique généralement là où l’on manque de locaux — mais deux écoles alternantes. C’est le système de « l’école double n. Une partie des locaux est subdivisée en classes ordinaires, l’autre comprend les ateliers, salles de gymnastique, salles de jeux, etc, et les deux parts sont tour à tour occupées par Îles deux groupes alternants. Pour pouvoir réaliser ce système, on a créé un système d’enseignement prodigieusement souple qui pourrait servir de cadre à une véritable « école sur mesure ».

Les enfants restent à l’école jusqu’à 5 heures. Il y a aussi un cours complémentaire, une école du soir pour les adultes et une école du dimanche. L’école sert aussi de foyer de réunion et de récréation pour la ville. C’est ainsi qu’elle ne ferme presque jamais ses portes. On s’imagine le rôle moral que peut jouer une école qui est ainsi le centre de l’activité intellectuelle d’une cité.

Tandis que Dewey et Burris, de même que M. Delvolvé, insistent sur ce fait que le principe d’économie fut le point de départ de l’organisation de Gary et l’en louent, le rapport de Flexner et Bachman émet l’opinion contraire et tend à démontrer que le système n’est pas économique au point de vue de la distribution des locaux[1]. Mais cette contradiction peut être écartée facilement si nous nous rendons compte de ce que les premiers rapporteurs nous décrivent les écoles pendant leur croissance (1913-1914) tandis que le compte rendu de Flener et Bachman se rapporte à l’époque de leur épanouissement complet : le système avait déjà des assises assez solides et assez de crédit pour que l’on ait pu avoir en vue, dans l’installation des deux dernières écoles, (Emerson School a Froebel School) des fins surtout éducatives. Ces auteurs remarquent, évidemment avec raison, que la vieille école livresque organisée par classes est la plus économique au sens strict du mot, mais on peut véritablement considérer l’organisation de Gary à son état actuel comme économique, si l’on se place au point de vue des avantages qu’elle donne.

Voici cette organisation très brièvement résumée d’après

  1. Flexner et Bachman, fig. 7 et 8, p. 25-26.