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UNE ŒUVRE ESPAGNOLE D’ÉDUCATION

on l’on fait des essais des différentes cultures de la région. Parmi les autres enseignements pratiques, celui des langues, et particulièrement du français, est le plus en faveur. La coupe et la confection ont également beaucoup de succès parmi les jeunes filles de toutes les classes de la société ; les jeunes bourgeoises assistent aux cours de l’après-midi ; les ouvrières, occupées dans la journée, suivent les cours du soir.

D’une manière générale, cependant, la fréquentation des cours d’adultes est moins satisfaisante, quant au nombre, et même en tenant compte du chiffre peu élevé de la population, que celle des écoles primaires. Tandis, en effet, que pour celles-ci le nombre des demandes d’inscriptions dépasse toujours celui des places vacantes, l’Ami du peuple (numéro du 17 septembre 1919), se plaint du peu d’empressement des jeunes gens à se faire inscrire aux cours d’adultes. Faut-il croire qu’en Espagne, comme ailleurs, l’attrait du savoir, ou même de l’utilité pratique ne suffît pas à inspirer un zèle régulier et durable, et que l’obligation est une nécessité ?

Quant à l’Université populaire, il est difficile de juger des résultats obtenus. On peut constater que l’affluence est toujours grande aux conférences, mais celles-ci sont rares, à cause des difficultés de communications entre Toro et la capitale, où résident la plupart des conférenciers. Parmi les sujets traités, on relève : Nécessité de l’instruction comme base unique de régénération du peuple. — L’art préhistorique. — Science et art. Les articles de fond publiés dans le Bulletin et dans le journal de la Fondation sont en général très substantiels et très clairs. La plupart traitent de médecine, d’hygiène, de sociologie et de pédagogie : Évolution générale de l’organisme en relation avec les sécrétions internes. — La nocivité des boucles d’oreilles (sujet hardi pour l’Espagne féminine, très éprise de cet ornement) ; — Les déviations de la colonne vertébrale ; — Pourquoi meurent les travailleurs ; — La charité ; — l’Action féminine ; — l’Enseignement didactique, etc.

L’Université populaire est ouverte à tous ; le peuple s’y rend volontiers ; mais est-il en état d’en profiter ? Ce genre d’institution que nous avons vu chez nous naître, fleurir et mourir en un temps si bref, réalise-t-il vraiment l’idéal de l’éducation popu-