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REVUE PÉDAGOGIQUE

et aussi par suite d’avertissements répétés de la part d’un « Comité de défense du Legs Allende » formé par quelques citoyens énergiques, le gouvernement réforma la « Junta de patronos » et nomma un « délégué spécial du Ministre de l’Instruction publique », D. Leopoldo Palacios Morini, universitaire distingué et député aux Cortes, homme de volonté décidée, d’esprit lucide, et, par-dessus tout, dévoué à la cause de l’éducation populaire. Don Palacios n’épargna ni ses pas, ni sa peine, se multipliant en enquêtes, rapports, conférences, s’adressant directement au peuple et le gagnant, pour ainsi dire, à sa propre cause, que tant d’avatars avaient fini par obscurcir aux yeux des intéressés eux-mêmes. Grâce à l’activité de D. Palacios et aux concours dévoués qu’il suscita par son ardeur communicative, l’affaire entra enfin dans la voie des réalisations. Des statuts furent rédigés et soumis à l’approbation du Ministre, organisant l’institution jusque dans ses moindres détails ; les travaux commencés furent achevés, d’autres amorcés, l’œuvre enfin inaugurée le 27 décembre 1914, soixante-sept ans, jour pour jour, après la mort de son fondateur.

« La Fondation Allende, de Toro, est une institution de culture, composée de divers établissements d’instruction primaire perfectionnée et complète pour les enfants, les adultes et le public en général » (D. Palacios, Historia, documentos y noticias de una obra de enseñanza). On voit, par cette définition, avec quelle largeur ont été interprétés les termes du testament et les intentions du testateur. Celui-ci n’avait en vue que trois écoles primaires, et le capital qu’il avait affecté à leur entretien était alors tout juste suffisant pour cet objet. Mais ce capital avait considérablement augmenté, tant à cause de la plus-value acquise par les immeubles dont il se composait à l’origine, que par l’accumulation, pendant trente-quatre ans, des intérêts inemployés. Les comptes de fin d’année de 1917 accusent pour la fondation Allende un avoir global de 2 109 656 pesetas, et un revenu annuel de 76 009 pesetas. Une œuvre qui dispose de pareils moyens a le devoir d’étendre son rayon d’action. Sans entamer