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polyphone était exposée à la crue lumière de l’intelligence qui a été jusqu’ici l’ennemi mortel du sentiment musical. Nous ne nous étonnons pas que le courage disharmonique de Bruckner fût par conséquent un peu affaibli. Ce sont les temps présents qui y remédieront. Malgré tout Bruckner nous a donné des polyphonies assez expressives, par exemple dans les Sixième, Huitième et Neuvième Symphonie. À mesure que ses formations mélodiques s’affinent, ses formations harmoniques se compliquent comme autant de reflets de la délicatesse de son âme qui alla grandissante pendant toute sa vie.

ALFRED WESTARP.