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8e Année ¤ N°17.
5 Février 1911.
Revue Musicale de Lyon

« Pantagruel » de Cl. Terrasse[1]

(Création au Grand-Théâtre de Lyon, le 31 janvier 1911.)

C’est une déception… De l’extrême fantaisie d'Alferd Jarry on escomptait autre chose qu’un insipide livret d'opéra-comique ; et la verve souvent dépensée par M. Claude Terrasse dans de petites opérettes faisait espérer mieux que la languissante musiques qui nous fut révélée le 31 janvier. La déception fut plus grande encore en raison du titre même de l’ouvrage. On attendait que, sous le patronage de Pantagruel, parût une épopée rabelaisienne. Et l’on se rappelait un épisode du célèbre roman musical de M. Romain Rolland, Jean-Christophe : là, un jeune musicien se propose d’écrire une partition sur un poème tiré de Rabelais, et il compose « de grands tableaux symphoniques, des batailles héroï-comiques, des kermesses déboutonnées, des bouffonneries vocales, des madrigaux à la Jannequin, d’une joie énorme et enfantine, une tempête sur la mer, l’île sonnante et ses cloches, et, a la fin, une symphonie pastorale, pleine de l’air des prairies, de l’allégresse sereine des flûtes et des hautbois, et des chansons populaires de la vieille France,

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  1. Pantagruel, opéra-bouffe en cinq actes et six tableaux de Alfred Jarry et Eugène Demolder, musique de Claude Terrasse. —— À Lyon, l’ouvrage était qualifié, non d'opera-bouffe, mais d'opéra héroï-comique.