Page:Revue musicale de Lyon, année 7, numéros 12-13, 1910.djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Bruckner et Fourvière se compléteraient. Il serait la voix du peuple croyant dans l’œuvre de l’architecte élu de Dieu. Il est le seul musicien d’une foi assez profonde et d’un développement assez magnifique, pour n’être pas effarouché de ces pompes plus que du superbe fatras baroque de saint Florian, et plus qu’il ne le fut des salons de la Burg lorsque l’empereur levant l’audience, il le prit par un bouton de sa tunique et le pria de se rasseoir encore un moment. Rien n’empêche du reste de lui adjoindre César Frank, autant de fois qu’on le voudra et qu’une juste fierté patriotique l’exige, mais je crois que, après expérience faite, on se rangera à mon avis et que l’on se convaincra que la musique de Bruckner est vraiment celle qui convient à la seule basilique du XIXe siècle. Et non seulement ses messes, ses psaumes 114 et 150, ses quatre graduels et son Te Deum, mais même dans certaines circonstances particulières et victorieuses, quelques-unes de ses symphonies toutes traversées de chorals et de claugorantes fanfaresle triomphe absolu et inévitable de la foi chrétienne sur les passions et les tentations terrestres.

William ritter.