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la valeur fut généralement empruntée à l’argent. Aujourd’hui l’on peut dire que c’est plus particulièrement à ce dernier métal qu’est accordé, dans tout le monde civilisé, le privilége de mesurer toutes les autres valeurs, et cela tient évidemment à l’abondance relative de ce dernier métal. La valeur de l’or étant environ quinze fois plus grande que celle de l’argent, et la valeur du cuivre étant beaucoup plus faible, il suit de là qu’il ne serait pas commode de prendre l’or ou le cuivre pour termes de comparaison. Les choses d’une petite valeur, pour être estimées en or, devraient être comparées a une très petite quantité de ce métal, et les choses d’une valeur assez considérable ne pourraient être évaluées en cuivre que par leur comparaison à une très grande quantité de cette dernière substance. La valeur de l’argent se proportionne mieux au plus grand nombre des valeurs que nous sommes journellement obligés d’apprécier. De là vient la préférence qui est généralement accordée au métal d’argent ; en sorte que l’on peut dire que, quoique tout ce que nous avons établi ci-dessus convienne également aux deux métaux précieux, et soit tout aussi vrai à l’égard de l’un qu’à l’égard de l’autre, cependant c’est principalement l’argent qui sert à mesurer toutes les autres valeurs, et c’est lui qui fournit l’unité de mesure destinée à l’appréciation de la richesse sociale.

Cela posé, je terminerai cette dissertation par quelques observations qui me paraissent également justes et importantes.

Deux quantités quelconques d’or ou d’argent, lorsqu’elles sont au même titre, ne peuvent pas mieux se