sensible au point d’influer sur les échanges. Une soudaine augmentation, un débordement de métaux précieux est aussi rare que ces perturbations de notre planète qui la bouleversent momentanément sans néanmoins changer l’ordre général des choses[1].»
J’aurais pu supprimer dans ce passage quelques mots et quelques membres de phrase qui forment disparate et même contraste avec le reste. J’ai préféré les conserver, afin que le lecteur pût mieux juger de la logique de M. Massias, et qu’il fût en état de saisir la contradiction dans laquelle cet écrivain distingué s’est laissé tomber. On voit, par cette citation, que M. Massias est plus vivement préoccupé de la nécessité de favoriser les échanges, et du rôle que jouent les métaux précieux comme marchandise intermédiaire, ou comme monnaie, que de la mesure de la valeur et de l’appréciation de la richesse sociale. C’est malgré lui, pour ainsi dire, et comme sans s’en apercevoir, qu’il expose les qualités fondamentales des métaux précieux sur lesquelles j’ai appuyé une opinion que M. Massias ne partage point avec moi. Mais les observations de cet habile économiste, en ce qu’elles ont de conforme avec les miennes, n’en sont pas moins frappantes de vérité et de justesse, et puisqu’il m’accorde le principe de mon assertion, je saurai bien lui arracher la conséquence. M. Massias en vient, comme on le voit, à considérer les métaux précieux comme des termes de comparaison. Il établit d’une manière très brillante,
- ↑ Rapports de la nature à l’homme, et de l’homme à la nature, tome III, pag. 229 et suiv.