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duit qu’au moyen des avances qu’elle fait ; que, dans l’état social, le travail, le blé, le riz sont obtenus avec de l’argent ; que son pouvoir d’acheter n’est point une qualité adventice qu’on puisse lui donner ou lui retirer à volonté, puisqu’il est impossible que les peuples s’entendent pour se priver de l’instrument nécessaire de sociabilité, et ne point faire usage des qualités constitutives qui lui ont été données a cet effet. Que l’on soit en Asie ou en Europe, en Sibérie ou au Japon, l’or se transforme en tout ce que nous aimons ; chose qu’on ne peut dire du travail, du riz et du blé. Or, la plus générale des utilités est la plus générale des valeurs.

» L’or et l’argent sont la moins variable des valeurs. Ceci ne souffre aucune difficulté dans ce qui concerne leurs propriétés natives. Susceptibles d’être séparés de toute espèce d’alliage, et une fois purifiés, ils sont dans tous leurs éléments égaux à eux-mêmes. Tel or et tel argent ne diffèrent point de tel or et de tel argent. On ne peut en dire autant du travail ; quelle différence entre celui de l’homme faible et de l’homme robuste, du forgeron et du bijoutier, du porte-faix et du philosophe ! que de variétés, d’espèces, de qualités de riz et de froment !

» La valeur moyenne, il est vrai, du prix du blé, pendant un siècle ou un demi-siècle, est peut-être plus invariable que celle de l’or et de l’argent, et une quantité de cette denrée, durant cet espace de temps, procure plus également une même quantité de choses utiles. Mais à quoi bon, si, tous les trois ou quatre ans, sa valeur varie, hausse ou baisse de plus de moitié ?