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la chaleur[1]. » Et M. Say a parfaitement raison. La valeur étant une grandeur, il ne faut pas s’étonner de ses variations ; car comment définit-on la grandeur en général ? Tout ce qui est susceptible de plus et de moins. Il suffit donc de réfléchir sur la nature de la valeur pour comprendre facilement que les valeurs puissent monter et descendre, c’est-à-dire varier à tout propos, et que nous soyons condamnés, sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres, à la plus grande instabilité.

Quant à la difficulté de mesurer la valeur et de se rendre compte de ses variations, elle provient évidemment de la difficulté qu’on peut éprouver à trouver une unité de mesure ou à saisir un terme de comparaison qui jouisse de quelque fixité ; et il est certain que, si ce terme de comparaison n’existait point, le projet de mesurer la valeur serait une entreprise chimérique. Heureusement pour nous, ce terme de comparaison existe, et ce sont les métaux précieux qui nous le présentent. La valeur des métaux précieux n’est pas absolument et rigoureusement invariable, il est vrai ; mais du moins elle n’est pas aussi sujette à varier que celle des autres marchandises. Au milieu de cette instabilité perpétuelle qui caractérise toutes les valeurs, les métaux précieux sont la seule marchandise qui présente quelque fixité. Si leur valeur varie, elle varie beaucoup moins que celle des autres marchandises ; elle varie par un moins grand nombre de causes. Précisons nos idées à ce sujet.

À quoi tiennent les différences que nous remarquons dans le taux des différentes valeurs qui se remontrent

  1. Notes sur les Principes d’Économie politique, de Ricardo, t. II, p. 69.