trop long d’énumérer. La chose la plus utile à tel ou tel individu peut être souverainement inutile à tel ou tel autre. Ce qui plait a l’habitant d’un pays sera méprisé ou dédaigné par l’habitant de telle ou telle autre contrée. Il y a certainement très peu de denrées qui puissent se vendre dans tout l’univers, qui trouvent des consommateurs dans toutes les parties du monde.
Les métaux, en général, forment une exception évidente à cette règle. Parmi tous les biens limités que la surface terrestre offre à ses habitans, il n’y en a aucun, je crois, dont le besoin soit plus répandu, dont l’utilité soit aussi généralement sentie que les métaux. Où est le peuple qui ne fasse jamais la guerre, qui soit tout-à-fait dépourvu d’industrie, et qui pour la fabrication de ses armes, comme pour celle d’une foule d’autres instrumens plus inoffensifs, puisse se passer de fer ? Le cuivre, l’argent et l’or, de leur côté, ne servent-ils pas à former des vases, des ustensiles, des ornemens et des bijoux, de configurations et de destinations bien différentes, sans contredit, mais qui malgré la diversité de leurs services, sont également et parfaitement appropriés aux goûts de tous les hommes, et qui rencontrent des amateurs dans tous les climats, sous toutes les latitudes, et à tous les degrés de civilisation ?
Il suit de la que l’or et l’argent sont demandés par tout l’univers, et qu’il n’y a pas, dans tout le monde civilisé, un seul individu qui ne désire avoir en sa possession de l’or et de l’argent. Puisque l’usage des métaux précieux est généralement répandu chez tous les hommes et dans tous les pays, nous avons raison de