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chesse, une richesse dans le sens que nous devons donner à ce mot, au point de vue de l’économie politique.

Utilité et rareté, et par conséquent appropriabilité, faculté de pouvoir être donnés et reçus en échange, autrement dit, valeur : voilà d’abord ce que les métaux précieux ont de commun avec toutes les autres marchandises qui se présentent sur nos marchés, qui se vendent et qui s’achètent, qui sont l’objet continuel de l’échange et du commerce. L’or et l’argent font partie de ces biens limités, de ces utilités rares qui constituent la richesse sociale, et que l’économie politique embrasse dans ses investigations.

Maintenant quelles sont les qualités qui distinguent les métaux précieux de tous les autres biens limités, de toutes les autres valeurs, et qui leur assignent une place très remarquable, ou, pour mieux dire, une place à part, parmi toutes les marchandises qui circulent dans l’univers ? les voici :

1° L’or et l’argent ont une utilité universelle. C’est le propre des métaux, en général, d’avoir une utilité universelle, d’être employés chez tous les peuples, sous toutes sortes de climats, et à quelque degré de civilisation que ce soit. Mais l’or et l’argent jouissent, au plus haut degré, de cette propriété de plaire à tous les hommes, d’être goûtés et recherchés par tous ceux qui sont à portée de les connaitre.

Tout le monde sait que l’utilité est relative à la condition de l’homme, a son âge, il son sexe, à ses habitudes et a ses mœurs ; qu’elle dépend du climat, de la nature du sol, du régime de vie, du degré de civilisation et d’une multitude d’autres circonstances qu’il serait