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pour longtemps peut-être, et la ruine des Jack-Jack serait en même temps celle de toute cette partie de la lagune. Mais les idées de la justice et du droit ont prévalu, et nous n’avons pas à nous reprocher cet acte de barbarie.

Ces plusieurs milliers de tonneaux d’huile qui s’embarquent chaque année aux Jack-Jack, après avoir péniblement traversé une langue de terre de 4 milles de longueur d’abord, puis les brisants de la plage ensuite, arriveraient à Grand-Bassam et en partiraient bien plus facilement à bord de bateaux à vapeur. Quand bien même un chemin de fer serait établi dans le pays des Jack-Jack, les marchandises devront toujours passer les brisants en pirogue, et à Grand-Bassam, un bateau à vapeur fera en un jour un travail qui demande là-bas un mois de temps et l’emploi de bras nombreux. La position de notre comptoir à l’endroit où les eaux de la lagune et de l’Akba débouchent dans la mer lui assure donc des avantages commerciaux incontestables.

C’est à notre commerce de le comprendre et de se mettre en mesure d’en profiter.

O. Desnouy,
Lieutenant de vaisseau.