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Il y a quatre manières différentes de tenir les scrutins, savoir :

La première et la plus ordinaire, par ballottes blanches et noires ; elle est spécialement employée pour toutes propositions de réception, agrégation, affiliation, etc.

La seconde, par billets écrits ; elle est usitée dans toutes les élections.

La troisième, par la simple affirmative ou négative verbale, lorsque le vénérable-maître, après l’examen d’une proposition, recueille ou fait recueillir par les surveillants, chacun sur leur colonne, les suffrages définitifs. C’est la plus convenable dans les délibérations journalières, lorsqu’il s’agit d’un objet sur lequel aucune considération ne peut gêner le suffrage public des frères.

La quatrième, enfin, par acclamation ; elle doit être la plus rare, comme étant la plus vicieuse, en ce qu’elle entraîne rapidement les suffrages et peut en gêner la liberté ; elle ne doit être proposée que dans les affaires peu importantes, ou lorsque le vœu général de la loge s’est suffisamment manifesté pendant la discussion de l’affaire.

Pour les élections et délibérations, c’est la pluralité des voix qui décide, et c’est pour chacun une règle invariable de s’y soumettre ; mais pour les propositions d’un candidat à recevoir ou d’un maçon à agréger il faut un consentement unanime ou du moins général ; il doit être essentiellement unanime pour tous les cas de dispense.

Dans les cas de réception ou d’agrégation, lorsqu’il y a opposition par le scrutin, le vénérable-maître ou le proposant peuvent demander un scrutin par écrit et motivé, s’il peut l’être sans danger. Une ou deux oppositions secrètes ne peuvent annuler l’effet du scrutin, mais elles en nécessitent un second et même un troisième dont le vénérable-maître fixe l’intervalle. Si elles sont avouées, elles suspendent l’admission jusqu’à ce que les motifs avoués à la loge ou en particulier au vénérable-maître aient été jugés à la pluralité des voix. Dans l’intervalle fixé pour la tenue du nouveau scrutin, l’opposant ou les deux opposants sont obligés de confier leurs motifs au vénérable-maître, ou du moins à deux maîtres écossais à leur choix, et si au dernier le nombre des opposants n’a pas augmenté, le proposé sera admis ; mais s’il s’y trouve seulement trois oppositions, quoique non motivées, il sera renvoyé définitivement pour un temps ou pour toujours, selon les cas. Cette méthode offre un moyen de multiplier les oppositions,