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première réunion lowtonienne — pardon du néologisme — eut lieu à Union et Confiance. Des dames invitées y étaient accourues en grand nombre ; les enfants ne manquaient pas. Le F∴ Desetangs présidait, et notre ami Perrier était à la tribune de l’orateur. Celui–ci, au cœur tendre, à l’âme exaltée, traita un sujet de circonstance. Il fut sentimental, éloquent, et fit verser d’abondantes larmes à de jolis yeux qui ne s’attendaient nullement à pleurer.

Le lendemain et les jours suivants, on ne parla plus que de fêtes baptismales ou lowtoniennes. Chaque loge voulut avoir la sienne, et nous craignîmes un instant de voir les ateliers se peupler d’enfants. Telle fut la cause qui nous amena à examiner au fond la question des baptêmes maçonniques. Notre ami et collaborateur, le F∴ Chanay, vénérable de loge, maçon plein d’instruction et de dévouement, aujourd’hui représentant du peuple, voulut bien se charger de traiter ce sujet. Il le fit avec cette fière indépendance qui le caractérise et un courage digne d’éloges. Il ne s’arrêta point, en présence de dures vérités, devant une foule de susceptibilités maçonniques. Il prouva que le baptême maçonnique n’était qu’une cérémonie, et qu’il ne pouvait avoir un caractère sérieux et devenir vraiment utile qu’autant qu’il s’appliquerait à l’adoption par les loges d’enfants orphelins dans la misère.

En réponse à cet article, le F∴ Desetangs nous adressa une lettre que nous remîmes aussitôt au F∴Chanay, car, dans notre pensée, il lui appartenait de droit de faire suivre la publication de cette lettre de telles réflexions qu’il jugerait convenables. Elle fut publiée, mais commentée. Le F∴ Desetangs, habitué depuis de longues années à ne trouver aucun contradicteur, se fâcha et nous adressa une deuxième lettre renfermant une accusation tellement injurieuse que nous crûmes devoir la considérer comme non avenue. Dès cet instant, nous cessâmes toute correspondance avec ce F∴

Telle est la discussion que le F∴ Pillot a mise en relief dans les Œuvres complètes dont nous nous occupons. Il s’est acquitté de cette tåche avec habileté et surtout avec une impartialité remarquable. Seulement, nous ne retrouvons pas dans la deuxième lettre du F∴Desetangs les expressions qui nous empêchèrent de la publier. Nous regrettons, toutefois, que la place occupée par ces lettres n’ait pas été consacrée à une matière plus importante ;