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sieurs loges furent à sa rencontre et l’accueillirent comme un prince, ou plutôt comme un véritable frère. Il fut conduit à un hôtel désigné d’avance et fut entouré pendant son séjour d’une espèce de garde d’honneur. La loge Union et Confiance, alors très florissante et la plus enthousiaste pour l’illustre visiteur, donna à celui-ci une fête splendide.

Quelques jours après, il fit une réception au grade d’apprenti à la loge le Parfait Silence. Son mode d’initiation un peu bruyant, si l’on peut s’exprimer ainsi, sa manière d’intimider le néophyte, ne furent pas du goût de tous les assistants ; mais son habileté à diriger les travaux avec un ponctualité toute stratégique et un aplomb merveilleux ne fut contestée par personne.

Le conseil des Kadosch donna à son tour une fête qui, par le nombre des assistants et la splendeur des travaux, effaça celle d’Union et Confiance. Le F∴ Desetangs n’avait pas trop préjugé de l’ardeur, de l’enthousiasme des maçons lyonnais pour sa personne ; il put se croire dans un autre Eldorado.

Cependant ce digne F∴ avait un but secret en venant à Lyon. Les fêtes dont nous venons de parler n’étaient pour lui qu’un accessoire ; il avait apporté ses œuvres complètes, comptant trouver parmi tous ces FF∴ pleins d’ardeur un éditeur empressé. Son illusion fut de courte durée ; il sut bientôt que le dévouement à la maçonnerie de ceux qui l’entouraient avait atteint les dernières limites. Il s’entendit cependant avec un libraire pour la publication d’un petit ouvrage ayant pour but de réfuter les calomnies de l’abbé Barruel. Nous nous rappelons avoir vu chez notre imprimeur une mauvaise copie de cet opuscule, car l’auteur n’avait pas voulu livrer son manuscrit. Cette copie, remplie de fautes d’erreurs, fut une cause de vifs chagrins pour le F∴ Desetangs. Il accusait le libraire d’ignorance, de barbarie, et menaçait le typographe de malédiction, s’ils continuaient l’un et l’autre à torturer sa pensée, à faire un emploi désordonné, suivant le manuscrit, de majuscules et d’italiques. Enfin, ce fut une publication avortée.

Le F∴ Pillot a rendu un véritable service à l’écrivain en rétablissant le texte de cette œuvre.

Le F∴Desetangs était sinon le créateur, du moins l’organisateur des baptêmes maçonniques. Il avait inventé un cérémonialplein d’intérêt et de péripéties pour cette annexe de la franc–maçonnerie. Il le mit en relief pendant son séjour à Lyon. La