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Au rédacteur de la Revue maçonnique.
Orient de Dôle, le 7 décembre 1848 .
T∴ C∴ F∴,

Nous avons sous les yeux et nous lisons avec douleur une circulaire imprimée et signée de plusieurs FF∴ de l’orient de Paris qui s’adressent aux maçons des départements pour les engager à appuyer, pour la présidence, le citoyen Louis-Napoléon Bonaparte, le candidat de leur choix.

Pour la maçonnerie , un acte de cette nature n’a pas besoin de commentaires ; et si la gravité des circonstances et le défaut à peu près absolu de direction supérieure dans les crises politiques nous autorisent à discuter en famille la valeur des hommes et des choses, ce n’est pas un motif suffisant à nos yeux pour que les maçons se constituent publiquement en courtiers d’élection.

Ce manque de respect aux grands et sublimes principes de liberté, d’égalité et de fraternité, naguère sortis de nos temples pour être proclamés à la face du monde entier, n’est point et ne peut être le fait de vrais maçons ; aussi nous désavouons comme tels ou indignes de l’être tous les hommes dont les idées ou les actes déceleraient une tendance à porter atteinte à la liberté de penser et d’agir de chacun.

Nous renfermant dans le devoir sacré de l’étude philosophique, humanitaire de la maçonnerie , qui doit rester étrangère aux passions, nous invitons nos FF∴ à imiter notre exemple en résistant avec force aux insinuations inqualifiables qui pourraient, comme à nous, leur être faites.

S’il arrivait jamais que les dogmes maçonniques sur lesquels doit être réédifié l’édifice social vinssent à être étouffés par une force quelconque, où pourrait-on les retrouver dans la suite des temps, si ce n’est au sein de la maçonnerie ?

Le Vénérable : REBOUILLAT.
Le 1er Surveillant : GAUTHIER.
Le 2e Surveillant : GAULARET.
Par mandatement de la R∴ loge du Val d'Amour,
Le Secrétaire général : Duclaux.