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Dans la première révolution, il n’en fut pas de même : la maçonnerie avait réuni le peuple au clergé, le peuple et le clergé à la noblesse, et elle les tenait tous pas la main lorsqu’elle fut appelée à prendre les rênes de l’administration de la France et à proclamer son dogme comme devise nationale.

Aujourd’hui, rien de cet élan patriotique dans les principales villes de France. Il n’y a que désunion, antipathie ou indifférence.

Au milieu de la société qui s’agite dans des questions brûlantes, la franc-maçonnerie semble s’envelopper dans son linceul, prête à descendre dans la tombe.

Cependant deux principes contraires sont en présence, prêts à se combattre l’un l’autre. Il s’agit de savoir si le système républicain, qui est celui de l’institution, triomphera, ou s’il sera vaincu par la monarchie. L’orateur cite l’Italie, l’Allemagne, invoquant les principes d’égalité, de fraternité et de liberté maçonniques pour conquérir leur indépendance, et il demande ce que pourront penser ces peuples s’ils voient la France renoncer à ses doctrines, renier son passé en redevenant l’esclave de la monarchie.

Nous ne faisons que retracer ici d’une manière très imparfaite les grandes idées maçonniques émises avec conviction, avec éloquence, par l’orateur. Lorsqu’en terminant son discours, il a montré la maçonnerie triomphante sous le drapeau de la République, et la maçonnerie vaincue, esclave ou courtisane sous celui de la monarchie, des applaudissements spontanés partis de tous les côtés du temple sont venus lui prouver que les maçons lyonnais connaissent toute l’importance de leurs principes, et qu’ils sauront les défendre, si jamais ils se trouvent en danger.

Le président remercie avec effusion l’orateur qui est vivement applaudi par l’assemblée émue.

Plusieurs questions d’intérêt général sont ensuite soumises à l’assemblée.

La première, concernant la continuation des tenues d’instruction qui avaient eu lieu dans chaque loge, est résolue affirmativement. La deuxième, consistant à verser dans la caisse centrale de secours le produit du tronc des pauvres de ces séances, est résolue dans le même sens.

La troisième, relative à la continuation des travaux du comité général des loges, obtient l’unanimité des suffrages.