Page:Revue maçonnique, année 11, tome 11, 1848.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les, rentrer dans l’exercice naturel des pouvoirs démocratiques. Mais ces lois se font trop attendre. Le zèle maçonnique s’attiédit, l’ardeur des nouveaux adeptes s’énerve, et il est à craindre que beaucoup de loges ne se désorganisent faute de direction. I] serait à désirer que, pour conserver le courage chancelant de beaucoup de FF∴ pour donner plus d’unité aux divers ateliers de l’obédience du rite, la commission constitutive soumit promptement aux loges un projet de constitution. Celles-ci, en l’examinant, retrouveraient bientôt leur ancienne activité, et dans leurs observations le Grand-Orient trouverait de riches matériaux pour établir l’unité de doctrine, de discussion et de pouvoir si nécessaire aujourd’hui.

Mais que dira-t-on du Suprême-Conseil, que la révolution trouva endormi, et qui s’est réveillé une seule fois pour crier anathème lorsqu’il a vu ses propres enfants se révolter contre sa puissance éphémère et élever sur le bord de sa tombe un nouvel autel ?

Le Suprême-Conseil est-il mort ou vivant ? Telle est la double question que tout le monde pose et que personne ne peut résoudre.

Le rite de Misraïm est, à peu de chose près, dans la même situation que le Suprême-Conseil. Il n’a ni adhéré ni renoncé à la République ; de sorte que si la monarchie renaissait de ses cendres, il ne serait nullement compromis.

Du reste, le rite de Misraïm est, comme chacun, sait d’origine égyptienne par la grâce de Cagliostro, et s’il reste immobile entre ses quatre loges muettes et impassibles, c’est peut-être en vertu de quelque ordre divin.

Enfin, un pouvoir nouveau est sorti des barricades de Février ; la grande-loge centrale du Suprême-Conseil, branche pleine de sève et de vigueur, s’est détachée tout-à-coup du vieux tronc pour former une tige nouvelle sous le nom de Grande-Loge nationale de France. Elle a reçu le baptême civil à l’Hôtel-de-Ville de la bouche du citoyen Lamartine, membre du gouvernement provisoire.

Aussitôt après, elle a adressé un appel fraternel à toutes les loges de France pour fonder l’unité maçonnique si désirable. Elle a publié un projet de constitution laconique, simple et clair. Ce projet est maintenant en discussion.

De ces quatre pouvoirs maçonniques, deux seulement sont en pleine activité, et nous comptons assez sur les lumières, l’abnégation et le dévouement des membres de la Grande-Loge pour espé-