Page:Revue maçonnique, année 11, tome 11, 1848.djvu/256

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’après le régime réformé et rectifié, exige dans le candidat un désir sincère de devenir meilleur et d’appartenir à un ordre qui ne se montre au dehors que par des bienfaits et qui compte parmi ses membres ce qu’il y a de plus respectable dans la société civile. On fait des perquisitions exactes sur son caractère, ses principes et ses mœurs, et on s’informe soigneusement si son cœur est ouvert aux cris des malheureux et s’il sait aimer et apprécier les douceurs de l’amitié. Si on n’a pas proscrit toute perception pécuniaire, c’est qu’on a vu qu’en renonçant à tout objet d’économie et de finance, on se priverait de la principale ressource pour faire le bien. Il suffit qu’on soit persuadé que l’argent qu’on donne est administré avec sagesse et employé utilement.

C’est mériter la reconnaissance d’un homme bien né que se servir des moyens qu’il offre pour faire des actes de bienfaisance.

Les loges réunies et rectifiées regardent donc les mœurs, avec raison, comme un objet important et digne de toute leur attention. C’est surtout à l’égard des jeunes maçons que cette attention se manifeste. Dès qu’un homme a été jugé digne d’être associé aux travaux maçonniques, il est sûr de trouver dans ses frères des guides sages et prudents ; tous les yeux sont ouverts sur sa conduite. On le reprend avec douceur lorsqu’il tombe dans quelque faute, il est ramené quand il a le malheur de s’égarer, il est soutenu dans ses entreprises difficiles ; on lui témoigne, hors de la loge comme dans son enceinte, les égards dus à son mérite, quelles que puissent être les barrières que la fortune ou la distance des états aient mises entre eux. Si des exhortations secrètes et fraternelles ne suffisent pas pour ramener un jeune maçon qui s’est égaré, on a recours à des moyens plus efficaces ; on le suspend d’un certain nombre d’assemblées, ou on l’exclut totalement. Car l’indulgence serait déplacée et même criminelle dans les cas où elle compromettrait la réputation d’un ordre qui a le pus grand intérêt à la conserver intacte. En pareil cas, le jugement d’exclusion ou de longue suspension doit être notifiée à toutes les loges réunies et rectifiées, non seulement pour qu’elles s’y conforment, mais aussi pour soutenir, par cet acte de rigueur et d’éclat, la vertu chancelante des faibles. Mais on ne doit punir que pour corriger. Si donc un tel frère revenait à lui et changeait