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savoir en voie d’exécution sur la Belgique et l’Italie. L’œuvre tout objective de M. K., écrite en une langue limpide et gâtée sans doute aux yeux de ses compatriotes par de fréquents gallicismes, sera facilement acceptée en France comme un complément indispensable aux recueils de M. Ducasse et comme le dernier mot de l’érudition allemande sur cette marche napoléonienne qui s’est appelée, de 1807 à 1813, le royaume de Westphalie.


Léonce Pingaud.


J. Strada. La Loi de l’histoire. Constitution scientifique de l’histoire. Paris, Alcan, 1894. In-8o, 246 pages.


Ce livre, malgré son titre, n’est pas un ouvrage d’histoire ni même de méthodologie historique. C’est un morceau d’un système général que l’auteur appelle « philosophie de l’impersonnalisme méthodique. » La loi de l’histoire, pour lui, n’est pas l’ensemble des lois qui régissent les transformations des sociétés, c’est seulement l’idéal scientifique auquel les hommes devront conformer leur conduite pour arriver au progrès et à la liberté.


Ch. Seignobos.


J. Bryce. The American Commonwealth ; t. I : the National government ; the State governments. 3e édition. Londres et New-York, Macmillan, 1893. In-8o, XVII-724 pages.


Il serait superflu de louer le livre de M. Bryce ou même de le recommander aux lecteurs. Quiconque s’est occupé de l’histoire contemporaine de l’Amérique sait que cet ouvrage est sans comparaison l’exposé le plus clair, le plus exact, le plus complet de l’organisation sociale et politique des États-Unis. On y trouve non seulement une analyse complète de tout le mécanisme officiel du gouvernement fédéral et, ce qui est plus précieux, des gouvernements locaux, mais encore la description détaillée, anecdotique, toujours vivante des conflits, des intrigues, des réclamations, de toutes les réalités de la vie politique américaine.

La seconde édition avait suivi de très près la première et n’était qu’un nouveau tirage. La troisième a été fortement remaniée. Elle est augmentée de 30 pages, sans compter les appendices. L’auteur a tenu compte des transformations accomplies depuis cinq ans, l’admission des six États nouveaux dans l’Union, les constitutions nouvelles, la création du territoire nouveau d’Oklahoma, les réformes dans l’administration municipale. Il a revisé tous les chiffres d’après les données du recensement de 1890. Il a profité des corrections et des additions indiquées par ses lecteurs, c’est-à-dire par tous les hommes cultivés des États-Unis.


Ch. Seignobos.