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exécutés dans le Scriptorium de Saint-Martin de Tours. Le texte naturellement se rattache à la version anglo-saxonne et M. B. attribue à cette école quelques-unes des grandes Bibles de luxe exécutées au ixe siècle pour les princes de la maison carolingienne (Bibles de Zurich, de Grandval, etc.). — Dans une septième partie, l’auteur étudie les textes bibliques produits par les grandes écoles carolingiennes ; tout d’abord celle de Tours, représentée par un copiste célèbre, Adalbald, dont M. Delisle a mis la personnalité en relief ; puis, ce qu’il appelle l’école chrysographique, dans laquelle il fait rentrer quelques-uns des plus somptueux manuscrits du ixe siècle. L’étude du texte de ces volumes conduit M. B. à en attribuer l’exécution à l’école palatine elle-même. M. Janitscheck était arrivé a la même conclusion. Après un bon chapitre sur l’école du nord de la France, dite franco-saxonne, M. Berger termine par quelques mots sur l’ordre des livres de la Bible, la division en chapitres, le texte des sommaires et enfin la stichométrie.

Telle est l’économie de ce livre tout à fait nouveau et du plus haut intérêt, non seulement pour l’histoire même de la Bible, mais encore pour celle des idées et des arts en Gaule du vie au xe siècle. L’auteur n’a pas la prétention d’avoir épuisé le sujet, mais il l’a traité assez à fond pour que nul, d’ici de longues années, ne soit tenté de le reprendre à nouveau, car, pour arriver à préciser davantage, il faudrait posséder le relevé complet des variantes de tous ces vieux manuscrits, travail colossal qui n’a été tenté que pour un bien petit nombre d’exemplaires et dont l’utilité serait peut-être discutable.

De 1884 à 1885, M. P. Viollet a publié un Précis de l’histoire du droit français, dont la haute valeur a été bientôt appréciée des érudits comme des étudiants ; il vient d’en donner une seconde édition sous le titre d’Histoire du droit civil français (Paris, Larose et Forcel, 1893, xii-942 pages). L’auteur n’a point modifié les divisions intérieures de l’ouvrage, et, comme le Précis, cette nouvelle histoire renferme à la fois un exposé historique du droit civil français depuis les origines jusqu’à nos jours et un aperçu sommaire des sources de ce même droit. Mais si M. Viollet est resté fidèle au plan primitif, qui était, du reste, logique et commode, il a fortement développé l’exposition et mis l’ouvrage au courant des derniers travaux parus sur chaque point. La bibliographie, étendue et enrichie, a été mise à part et figure, comme dans la première édition, à la fin de chaque chapitre. Nous ne saurions indiquer ici même les principales additions de l’auteur ; une remarque toute matérielle suffira pour en faire saisir l’importance ; la première édition avait 782 pages de texte, celle-ci en compte 806, et encore la bibliographie, pour laquelle on a