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Archives nationales de Paris, et il n’a pas été transcrit sur notre registre. En fait, pour toute la période de son histoire, qui s’arrête à la fin de la domination anglaise, les archives de Bayonne nous ont été conservées presque uniquement dans trois registres : le Livre des Établissements, le Livre des Coutumes, compilation des premières années du xve siècle, et le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Bernard, qui est arrivé aux archives de Bayonne avec le fonds de la commune de Saint-Esprit. — Émue d’un violent incendie qui, en 1889, détruisit une grande partie des archives modernes (de 1790 à 1832), et s’inspirant des décisions prises par la municipalité de Bordeaux après l’incendie de 1862[1], la municipalité bayonnaise a résolu de sauver au moins les parties les plus importantes des archives en les faisant imprimer. Le beau volume que nous annonçons aujourd’hui est le premier fruit de son intelligente libéralité.

Le désir de reproduire par l’impression le registre original aussi fidèlement que possible a imposé aux éditeurs le plan de leur publication. Tel qu’il fut écrit en 1336, le Livre des Établissements comprenait quatre parties : 1o les Privilèges ; 2o les Établissements ; 3o les Accords et traités de paix, les achats et contrats de la ville ; 4o les Serments. Comme il arrive fréquemment dans les registres et cartulaires, un certain nombre de feuillets furent laissés blancs entre chacune de ces parties ; puis on ajouta en tête et à la fin un certain nombre de feuillets de parchemin. Ces feuillets furent, jusqu’au xviie siècle, couverts d’écritures et de documents les plus divers, qui sont autant d’interpolations au texte primitif. Si l’on avait songé à faire une édition critique du Livre, on aurait dû publier d’abord la partie primitive ou originale et rejeter en appendice les additions postérieures, en les plaçant, autant que faire se pouvait, dans l’ordre chronologique. On a préféré suivre servilement le manuscrit même et nous plonger avec lui dans le chaos. J’ai bien lu que ce chaos est appelé un « désordre pittoresque, » un « brillant désordre ; » mais ces épithètes laudatives ne valent pas une bonne raison. Ce plan défectueux a été corrigé en partie par deux tables des documents : 1o par ordre chronologique[2], 2o par ordre méthodique ; il n’en subsiste pas moins.

Nous avons donc, dans le présent volume, le registre original, avec ses quatre parties un peu perdues au milieu des additions postérieures, plus une cinquième division consacrée aux « Documents divers, » qui ont été transcrits sur les feuillets ajoutés au manuscrit primitif. On a reproduit la pagination ancienne en chiffres romains, et l’on a numé-

  1. Et non 1864, comme le répètent les auteurs de la Préface au Livre des Établissements.
  2. Dans cette table, corriger au début : Confirmation des franchises de Bayonne par Richard Cœur-de-Lion, texte latin, p. 27 (non 21) ; texte gascon, p. 23 (non 27) ; serment du sénéchal de Guyenne, p. 23 (non 21).