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49 50 du roi el autres dépendances. M. Démangeât avait moins bien réussi dans les façades ; son plan, du reste, conservait, sans l’ajuster, la tour dunouffay (1). MM. Garuaudet Bourgerel étalent les auteurs du quatrième projet. — Leur plan, dune simplicité remaniiiable . offrait de vastes salles d’audicMcc, des désagemenls liabilenient ménagés, deux issues prin- cipales, et avait le grand avantage de réunir au rez-de-chaussée les trois salles d’audience, toutes les trois éloicnées du bruit de la rue.— L’ornementation et la disposition des façades, qui étaient dans le style de l’areliitecture du .Moyen-Age, offraient de la simplicité, de l’élé- gance et un caiacière général un peu sévère, disposition convenable pour le temple de la justice. On pouvait reprocher à ce projet des marches assez maladroite- ment placées dans le vestibule des assises, dont l’emplacement aux extrémités des corridors était malheureusement situé ; du reste, l’en- serable était satisfaisant , et il concourait très-bien , par ses effets , à l’embellissement de la ville. Le projet de M. Bodiclion , qui présentait une cour entourée de ga- leries, offrait un avantage très-grand , si l’emplacement eût permis la disposition qu’il avait adoptée ; mais la salle des assises avait dû être placée au premier étage, ce qui est un grave inconvénient. M. Bodi- chon conservait, comme .M. Démangeât, la tour du Bouffay, sans l’a- juster dans sou élévation. Nous ne parlerons point d’un projet , anonyme avec raison , el qui ne présentait que des dispositions confuses et mal étudiées. Le projet de .M. Rabineau créait une place nouvelle entre le Bouffay et l’église Sainte-Croix, tout en conservant intacte la place du Bouf- fay. — Par ce moyen le palais, dégagé, offrait des façades régulières, un grand nombre d’issues, et était accessible de tous côtés. Le projet de M. Faroiiilh, l’architecte dont le plan a été adopté par le conseil-général, est un bon ouvrage, consciencieusement travaillé, et dans lequel on retrouve avec beaucoup d’exactitude toutes les pièces demandées par le programme. — La distribution des pièces accessoires est heureuse et commode , et le service pourra y être sin- gulièrement facile. Les deux entrées sur le quai et sur la place sont bien disposées. — Les façades ne sont pas la meilleure partie du projet, et l’aspect total du monument embellira peu la ville ; mais, dans l’ensemble, il présente de grands avantages, el la rue de la Poissonnerie gagnera beaucoup à l’admission des boutiques que H. Faroiiilh y a placées. CORRESPONDANCE. A Monsieur le Direclcur, Rédacteur en chef de la Revue de rArchiteclure et des Travaux publics. Monsieur, La Revuedel’Archileclure, âaos son 12« numéro (année 1840), blâme à bon droit la direction des Travaux Publics du peu d’ordre qu’elle met dans les travaux qu’elle fait exécuter. La Ilcvue signale, entre autres choses, la pose tardive des candé- labres du Ponl-Royal, qui a entraîné le remaniement des bordures (I) La tour du DoiilTay, construite en briques et en pierre, est un édifiée d’une grande siniplicitc qui n’oUre rien de remarquable sous le rapport archi- tsctural. des trottoirs , et la destruction de quelques parties de l’enduit en bi- tume ; mais sur ce point la Revue n’a pas tout dit. Ces candélabres ont été posés si près du bord du trottoir, que l’un deux a été brisé quelques jours après, probablement par le choc du moyeu dune roue de voilure. Cet accident a nécessité un nouveau bouleversement du pavé pour la pose de chasse-roues reconnues in- dispensables pour éviter de nouveaux sinistres. Ces chasse-roues sont en fonte de fer cl d’une courbe assez allongée pour détourner les roues qui raseraient de trop près le trottoir, mais seulement dans les parties rectiligues des bordures. Il n’en sera pas de même pour les candélabres placés aux angles des trottoirs. Pour peu que les voitures tournent court, la circonférence des roues, d’un certain diamètre, at- teindra les candélabres avant de toucher aux chasse-roues, qui sont beaucoup plus courtes que la projection horizontale des grandes roues de voiture. 11 ne serait pasjuste, toutefois, de mettre ceci sur la conscience de l’administration. Dans sou même numéro, la Revue décrit une explosion de chaudière à vapeur altribuéc à l’électricité. Si telle est la cause de ce phéno- mène, il me semble facile d’en prévenir la manifestation. Il suffirait d’adapter à la chaudière un conducteur métallique, mis en communi- cation avec une nappe d’eau souterraine , comme dans les paraton- nerres. Ce moyen serait d’une facile application et généralement peu dispendieux ; car il est peu de localités où l’on ne trouve à peu de profondeur, sinon une nappe d’eau, au moins fin terrain humide. Une barre de fer, de 13 millimètres de grosseur et de quelques mèlresde longueur, en ferait souvent tous les frais. Paris, 23 janvier 1841. H. Janniibd, archit. Itue Neuve- Luxembourg, 17.

DE LA DESTRUCTION DE MONUMENTS HISTORIQUES DANS PARIS L’Univers a publié une lettre de M. Didron, qui réclame en faveur de plusieurs monuments historiques menacés d’une destruction prochaine. Ainsi que l’observe avec raison cet habile archéologue , la publicité qu’on appelle sur de pareils actes de vandalisme est l’arme la plus puissante qu’on puisse opposer aux marteaux démolisseurs ; c’est ce qui nous a engagé à reproduire dans nos colonnes cette réclamation, à laquelle, sauf quelques légères différences d’appréciation d’art, nous déclarons nous associer complètement ; heureux si nos efforts réunis, et l’influence de la Revue, achetée par tant de consciencieux efforts, peuvent sauver d’une ruine imminente des édifices dignes à bon droit de l’intérêt général. -

Monsieur, Plusieurs fois vous avez accueilli des notes que j’avais l’honneur de vous envoyer, el qui intéressaient la conservation de nos monuments historiques ; comme la publicité donnée à ces observations n’a pas toujours été infructueuse, et que, grâce à elle, des monuments menacés ont pu être sauvés, je fais un appel nouveau à votre bienveillance, non plus en faveur d’un seul monument, comme autrefois, mais de plusieurs qu’on vent détruire successivement et peut-être en même temps.

T. II.