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rement le faire, comme doivent le faire deux conséquences logiques d’un principe vrai.

La Revue contiendra les dessins et la description de toutes les constructions intéressantes qui s’exécutent sur les deux continents ; nous analyserons les travaux projetés, et nous indiquerons ceux qu’il conviendrait d’entreprendre.

Nous nous efforcerons de rendre notre Revue la plus complète possible ; le peintre, le sculpteur nous apporteront leur tribut, en traitant des rapports de leurs arts respectifs avec l’architecture. Le jurisconsulte nous fera connaître les lois et les ordonnances qui règlent nos droits et nos devoirs envers les tiers et envers l’état.

Les travaux que nous publierons sur les conditions hygiéniques de toutes les constructions, de leur situation, éclairage, chauffage et ventilation, fourniront des critiques toutes nouvelles, et des aperçus d’une utilité incontestable.

ARCHÉOLOGUES. — Ils trouveront dans les études historiques que nous publierons, la solution de bien des difficultés qui demandaient, pour être éclaircies, l’investigation d’hommes réunissant la pratique de l’art à la connaissance de l’histoire.

L’exposition des différents styles qui se sont succédé, l’analyse de leurs traits caractéristiques, de leur corrélation avec les formes sociales contemporaines, tout en fournissant de nouveaux éléments à l’archéologie et par suite à l’histoire générale de l’humanité, ne manqueront pas non plus de fournir de nouvelles sources d’inspiration à nos architectes, qui paraissent destinés à vivre dans le passé jusqu’à ce que les progrès industriels, en multipliant nos moyens et en modifiant profondément la société, soient parvenus à leur ouvrir une nouvelle carrière.

INDUSTRIELS. — Ils trouveront dans notre Revue des dessins et des informations précieuses sur la construction des ateliers, des usines, des manufactures, et d’un grand nombre de machines. Lorsque cela sera nécessaire pour une machine nouvelle ou pour quelque importation utile, nous donnerons des détails de construction sur une échelle assez grande pour qu’il soit facile de la faire exécuter d’après le seul dessin. Nous ne resterons étrangers à aucun des arts industriels, dans leurs rapports directs avec la science de la construction et de la décoration des édifices.

PROPRIÉTAIRES. — Tous ceux qui se proposent de bâtir trouveront dans la Revue des modèles de toutes les espèces d’habitations urbaines et rurales, depuis la plus simple cabane jusqu’au plus magnifique château, depuis la maison la plus modeste jusqu’au plus somptueux palais. Nous accompagnerons souvent nos plans de devis estimatifs.

Pour que notre choix offre le plus de variété possible, nous mettrons tous les pays à contribution, préférant les projets sanctionnés par l’expérience et les noms d’artistes renommés. En général, chaque projet sera l’objet d’une analyse critique, tendant à exposer les principes qui ont dirigé l’artiste dans sa composition.

Dans les travaux qui s’adresseront à cette classe de nos lecteurs, nous éviterons, le plus possible, l’usage des termes techniques, afin d’être plus facilement compris par eux. C’est un moyen puissant de généraliser le goût de l’architecture, et d’y intéresser cette nombreuse classe du public ; qui se rebute devant tes difficultés d’une langue hérissée de termes inconnus.

Les architectes eux-mêmes rencontreront des avis utiles dans ces analyses, et plus d’un joli motif de composition dans la partie graphique du travail.

L’architecture rurale, si importante, et pourtant si dédaignée, sera pour nous l’objet d’une constante attention ; nous donnerons des plans et des renseignements précieux sur toutes les espèces de constructions agricoles ; nous désignerons les vices qu’on y rencontre habituellement, les maladies spéciales engendrées par les mauvaises dispositions des étables, des écuries, des bergeries, etc., et nous indiquerons les procédés de construction à la fois les plus économiques et les plus convenables pour les matériaux et pour l’objet spécial de leur destination. Nous donnerons des plans de jardins, etc.

En résumé donc, nous envisagerons l’hittoire, l’esthétique et la science de la construction, et tout les arts qui y ont rapport. Toutefois, nous ne ferons pas de l’histoire en vue dt l’histoire seulement, de l’art pour l’art seulement, non plus que de la science pour ne rester que dans les spéculations abstraites des théories mathématiques ; mais bien toutes ces chose en vue d’un effet utile, qui est le progrès pratique et réel de l’art de bâtir, lequel est certainement, après l’agriculture, la plus importante industrie d’un peuple, et sans lequel l’agriculture elle-même péricliterait.

Distribution des matières de la Revue. — La plupart des publications périodiques ont abandonné l’idée d’établir un ordre quelconque dans la disposition des matières dont elles traitent, et se contentent d’envoyer à la table générale : appréciant pourtant l’utilité d’une classification méthodique, nous avons été conduits à diviser chaque numéro de la Revue en quatre parties distinctes :

La première, intitulée HISTOIRE, comprendra tous les travaux relatifs à l’archéologie et à l’histoire. L’histoire résume l’expérience des siècles passés, et fournit des éléments utiles et nécessaires à l’établissement de la théorie.

La deuxième, intitulée THÉORIE, se composera des mémoires spécialement théoriques.

La troisième, intitulée PRATIQUE, sera composée de toutes les applications de la théorie.

La quatrième partie sera intitulée MÉLANGES. Sous ce titre se grouperont toutes les questions de législation, comptabilité, bibliographie, nécrologie, brevets d’inventions, nouvelles, correspondance, mouvement des actions des entreprises industrielles, etc…

Quelque simple que soit cette division, il arrivera encore pourtant que tel mémoire, publié sous le titre PRATIQUE, par exemple, renfermera des renseignements théoriques et historiques, et réciproquement ; mais la place de chaque écrit sera déterminée par son caractère dominant. La table des matières, qui sera publiée à la fin de chaque volume, servira de complément à cette classification, et aidera le lecteur à retrouver toutes les idées qui auraient été émises sur un même sujet, et qui seraient disséminées dans les différentes parties de l’ouvrage.