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enfants et qu’à la même date, les dépenses faites par l’État, les provinces et les communes pour l’enseignement montaient à 32 millions, alors quelles s’élèvent aujourd’hui à 41 millions, on se demande sur quel fondement les détracteurs des catholiques peuvent tout à la fois appuyer leurs reprochés et étayer la nécessité de l’instruction obligatoire.

Au moins la progression s’est-elle arrêtée dans les dernières années ? C’est le contraire qui est vrai. Depuis 1899, 399 nouvelles écoles se sont ouvertes, dont 150 communales, 97 adoptées et 146 adoptables. Quant à l’accroissement des élèves, il a été pendant la même période de 84 010 enfants.

Des chiffres non moins éloquents se rapportent aux écoles gardiennes et aux écoles d’adultes. Là aussi l’augmentation du nombre des écoles et des élèves est constante. Pour ne pas remonter à une époque trop éloignée, il me suffira de constater que, de 1899 à 1906, le nombre des écoles gardiennes a augmenté de 375 et que leur population est supérieure de 66 469 élèves à ce qu’elle était il y a six ans. De même, pendant cette période, {{nobr|1 462 écoles d’adultes ont été ouvertes ; et d’une manière générale cette catégorie d’écoles est fréquentée par 82 822 jeunes gens de plus qu’avant 1899[1].

On dira peut-être : « Si tout cela est vrai, pourquoi repoussez-vous l’instruction obligatoire ? Elle ne ferait que consacrer une situation de fait sans y rien ajouter. »

Je réponds d’abord que la tâche du législateur ne consiste pas à faire des choses inutiles ; ensuite, qu’il ne doit pas consacrer tm principe dangereux ; enfin, que nous voulons conserver le droit, dans le cas où nos adversaires reviendraient au pouvoir et introduiraient dans les écoles publiques l’enseignement soi-disant neutre, de retirer nos enfants de ces écoles, alors même que dans la commune il n’en existerait pas d’autres nous offrant toute garantie, et où nous pourrions les envoyer.

  1. Tous les chiffres qui précèdent sont empruntés à l’Annuaire statistique, au recensement de 1886, au rapport de M. Colaert sur le budget de l’Intérieur pour 1906, et au discours prononcé par le Ministre de l’Intérieur à la Chambre le 4 mai 1906.